Un autre Dimanche...
Une action qu'on attendait depuis longtemps. Tout le monde était là, enfin presque, Slimch manquait au rendez-vous.
La matinée est vite passée, les préparatifs allaient bon train, tout le monde a mis la main à la pâte. Une sorte d'euphorie nous a pris. Un stress a part. Tout devait être prêt pour 13h tapante, les enfants ont des habitudes qu'on se doit de respecter.
Timides au départ, quoique pour certains c'est la troisième fois qu'ils nous voient rôder dans les parages, ils se proposent rapidement de participer activement à la préparation du barbecue. Fumée, brochettes, assiettes à remplir, salades, plats à chauffer... Une ambiance festive accompagnée de quelques notes de musique. Un jour, comme l'ont dit ces enfants, qui restera à jamais gravé dans leur mémoire mais aussi dans la notre.
Partager. Un mot qui veut dire beaucoup pour eux. Un mot dont on cerne un peu plus le sens à chaque visite chez eux...
Chez eux, c'est le Centre de correction des jeunes de Temara.
A ce jour, 36 enfants y vivent. Ils viennent d'un peu partout du Maroc:du nord, de lgharb, du sud, des alentours de rabat. Des enfants hauts comme trois pommes, d'autres un peu plus grands, sortant tout juste de l'adolescence.
Loin de leurs parents, ils apprennent de leurs erreurs, essaient de se trouver une voie. On peut lire sur chacun des visages l'envie de s'en aller, de retrouver leurs proches, de quitter ces lieux sordides, qu'on essaie vainement d'égayer. Ils apprennent à se prendre en charge, ils apprennent un métier.
Certains viennent d'atterrir, d'autres devraient s'en aller, mais ne savent pas comment se rendre chez eux...
Le déjeuner se passe dans une ambiance de fête, une fête inattendue. Un sourire se dessine, les langues se délient, une certaine confiance s'installe. Ils discutent librement avec nous, nous parlent de leurs problèmes, de leurs attentes, de ce qu'ils aimeraient pouvoir apprendre en cours. En gros, ils veulent saisir la perche qu'on leur tend, une sorte de bouée de sauvetage, à laquelle ils s'accrochent à deux mains...
Je ne pourrai oublier ces jeunes, en sortant de là bas, après avoir passé près de 6h en leur compagnie, on se disait qu'on se doit d'y retourner...